L'art du zazen
Pierre Crépon
Le zazen se situe au cœur de la pratique bouddhique : c'est une expérience spirituelle, un art merveilleux qui nous ouvre à une dimension plus vaste de notre vie. C'est de cela dont est issu cet ouvrage et c'est de cela dont il parle.
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Collection : SpiritualitéNombre de pages : 176
Format : 120 x 190mm
Date de parution : juin 2012
ISBN : 978-2-35432-209-0
15,00€
Au sein de la tradition du zen Sôtô, dont la lignée a parcouru l’Inde, la Chine, le Japon avant de se diffuser en Occident depuis le siècle dernier, le zazen est sans objet. Cela signifie que nous ne concentrons pas notre esprit sur quelque chose de particulier, comme une divinité, un mantra, une représentation symbolique, et nous ne réfléchissons pas non plus à une quelconque question, privée ou doctrinale. De même nous ne cherchons pas à voir nos pensées, ni à les arrêter, ni à atteindre la pureté ou un état spécifique de la conscience.
Nous sommes juste assis, le corps faisant de son mieux pour conserver une posture correcte. En cela, le zazen est très simple mais il est également très profond et nous ouvre à une dimension plus vaste de notre vie. C’est ce que cet ouvrage se propose d’explorer.
Préambule
S'asseoir est naturel
Le son juste
Le fleuve de la Voie
Croire en sa propre lampe
Plus grand que soi
La boue et le lotus
Le cœur de l'arbre
Le chant de la hutte de paille
Annexes
Table des matières
L'art merveilleux du zazen
L'art du zazen commence par le fait de s'asseoir sur un coussin, les jambes croisées et le buste redressé. Les indications de la posture - comment croiser les jambes, comment placer les mains, où poser les yeux, etc. - sont précises et il y est fait allusion à plusieurs reprises dans le courant de l'ouvrage. Mais la meilleure méthode pour apprendre correctement comment s'asseoir est de l'apprendre directement auprès d'une personne compétente. Il existe aujourd'hui de nombreux lieux de pratique du zen où cela est possible.
Le zazen dont il est question ici se situe au sein de la transmission de l'enseignement du Bouddha dont il constitue la pratique essentielle. Il est la continuation de l'éveil du Bouddha Shakyamuni et il est beaucoup plus qu'un simple exercice de méditation. C'est pourquoi j'ai choisi de garder le terme original de " zazen " plutôt que la traduction, pourtant littérale, de " méditation (zen) assise (za) ".
Au sein de la tradition du zen Sôtô, dont la lignée a parcouru l'Inde, la Chine, le Japon avant de se diffuser en Occident depuis le siècle dernier, le zazen est sans objet. Cela signifie que nous ne concentrons pas notre esprit sur quelque chose de particulier, comme une divinité, un mantra, une représentation symbolique, et nous ne réfléchissons pas non plus à une quelconque question, privée ou doctrinale. De même nous ne cherchons pas à voir nos pensées, ni à les arrêter, ni à atteindre la pureté ou un état spécifique de la conscience. Nous sommes juste assis, le corps faisant de son mieux pour conserver une posture correcte. En cela, le zazen est très simple mais il est également très profond et nous ouvre à une dimension plus vaste de notre vie. C'est ce que cet ouvrage se propose d'explorer.
Comme il est au cœur de la pratique bouddhique, zazen est en relation avec l'ensemble du bouddhisme, et tout discour sur le zazen s'entremêle avec des aspects de la doctrine de Bouddha. C'est le cas ici. Je me réfère également aux enseignements des maîtres de la tradition Sôtô dans laquelle je m'inscris, et notamment à maître Dôgen qui transmit le zazen et l'enseignement de Bouddha au Japon au XIIIe siècle.
C'est de maître Dôgen justement dont je me suis inspiré pour le titre de cet ouvrage : l'art du zazen. Celui-ci utilise - dans le Bendôwa, " Entretiens sur la pratique de la Voie " - la formule " art merveilleux " (myôjutsu en japonais) pour désigner le zazen. Myô, merveilleux, est un mot souvent utilisé dans le bouddhisme ; jutsu signifie " art " ou " technique ". Le point spécifique, par rapport à d'autres techniques ou arts, est qu'on ne peut pas dissocier le zazen de soi-même. Il ne s'agit pas d'une technique extérieure à soi-même et l'œuvre produite par cet art n'est pas différente de nous-mêmes. Cela se réalise au travers de la concentration de soi.
Comme tout art, zazen nécessite un apprentissage. Si on recule devant la difficulté, il est difficile de progresser. Comme dans tout art également, il n'y a pas de stade final, on progresse toujours. Mais à la différence de la plupart des autres créations artistiques qui sont le fruit d'une projection de nous-mêmes, dont on peut être satisfait ou insatisfait, le zazen est complet en lui-même. Il n'est pas une excroissance de soi-même mais un oubli de soi dans l'adéquation au Dharma, à l'ordre naturel de l'univers.
Comme le zazen est une expérience de type religieux ou spirituel, cet ouvrage qui est issu de sa pratique parle finalement d'expériences communes à tous ceux et celles qui suivent une Voie. Par ailleurs, bien que le bouddhisme soit étroitement lié à la pensée orientale et que je sois familier avec les deux depuis longtemps, les fondements de mes références culturelles, de mon mode de pensée, de ma sensibilité proviennent de la culture occidentale. Les textes qui suivent sont le reflet de cela.
Ces textes ont été rédigés, pour la plupart, à partir de notes prises pendant des enseignements oraux qui s'échelonnent sur plus d'une dizaine d'années ; leur choix et leur ordre de présentation est le fruit d'un classement naturel. Une annexe contient un glossaire et une liste des maîtres cités.