Seiki, la vie en résonance
L'art secret du shiatsu
Akinobu Kishi et Alice Whieldon
Le shiatsu est maintenant largement pratiqué en Occident mais il reste difficile de trouver des enseignements qui vont au-delà du niveau technique. C’est ce que propose cet ouvrage qui réunit les propos de Akinobu Kishi, l’un des représentants majeurs du shiatsu contemporain.
Nombre de pages : 240
Format : 150 x 225mm
Date de parution : octobre 2015
ISBN : 978-2-35432-150-5
Traduit de l’anglais par Laurent Strim
Pour la première fois en langue française, l’histoire des thérapies manuelles japonaises y est retracée, permettant de comprendre leur évolution, leur rapport avec la médecine chinoise et les caractéristiques propres du shiatsu. Les principes et la pratique du Zen Shiatsu de Shizuto Masunaga – à l’origine de la diffusion du shiatsu en Occident – reçoivent un éclairage nouveau et fascinant.
La description du Sei-ki Soho, un prolongement du shiatsu développé par Akinobu Kishi, insiste sur la résonance entre le patient et le thérapeute, et sur l’empathie avec la vie en tant qu’essence du shiatsu de Masunaga.
Cet ouvrage majeur offre une vision renouvelée de nombreux concepts comme le ki, le hara, le diagnostic par le toucher, les méridiens, et plus généralement de l’approche japonaise de la santé. Il sera d’une lecture essentielle pour tous les pratiquants du shiatsu et des disciplines corporelles orientales, ainsi que les thérapeutes manuels, qui seront inspirés par la connaissance et les intuitions de Kishi.
Introduction
PARTIE I : HISTORIQUES
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La thérapie manuelle au Japon des origines au seuil du xxe siècle
L’émergence du shiatsu dans le Japon du xxe siècle
Le shiatsu après la Seconde Guerre mondiale
Tokujiro Namikoshi (1905-2000)
Shizuto Masunaga (1925-1981)
Akinobu Kishi (1949-2012)
PARTIE II : EN CONVERSATION
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Shiatsu
Retrouver sa respiration : le Seiki-Soho
PARTIE III : ATELIER A MUNICH (JUILLET 2010)
PARTIE IV : RENCONTRER KISHI
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Témoignages sur le Seiki-Soho
Post-scriptum de Akinobu Kishi
Glossaire
Annexe I : Diagramme de l’histoire de la médecine populaire japonaise traditionnelle
Annexe II : Article du Dr Taro Takemi sur l’importance du kanpo
Remerciements
Le hara
La notion de hara est aussi essentielle et familière dans le Japon traditionnel qu’elle peut paraître obscure et étrange pour ceux qui étudient cette culture de l’extérieur. Dans son usage le plus courant en Occident, elle est comprise comme le centre de gravité que les masseurs shiatsu ou les pratiquants d’arts martiaux apprennent à utiliser pour obtenir de bons effets sur le plan de la mécanique corporelle. Mais cette définition ne fait qu’effleurer la surface de son sens au Japon, où le hara est considéré comme le centre de l’âme/esprit/corps qui définit l’humanité.
Être dans son hara signifie être en relation juste avec soi-même et le monde, ce qui doit se manifester dans chaque pensée, mot ou action de la vie quotidienne. Vivre dans la culture du hara, c’est vivre dans l’intégrité. Toutefois, une telle définition n’exprime qu’imparfaitement une expérience dans laquelle le sentiment juste est inséparable de l’efficacité pratique, tandis que toute tentative pour le décrire et l’analyser en fait quelque chose de bizarre.
Voir la réalité d’une personne
Vous devez développer une observation intuitive et qui considère les choses dans leur ensemble ; c’est ainsi que la situation globale de la personne en tant qu’être vivant peut être appréciée. Masunaga croyait pouvoir réaliser cela grâce à kyo et jitsu et il a insisté sur la nécessité d’être en empathie avec la vie. Le diagnostic oriental, qui vise à comprendre le patient, ne consiste pas à rechercher chez lui une modification pathologique, mais à partager son sentiment que quelque chose ne va pas et, comme le praticien observe la réalité du patient avec une sympathie dénuée de jugement, le patient se relaxe et s’ouvre. C’est la raison pour laquelle Masunaga pensait qu’il était important de toucher l’ensemble du corps, comme pratique de base du shiatsu, afin de voir le tableau dans son entier. Cela demande également de la concentration.
La culture du ki
La résonance de la vie est possible grâce au ki ; le ki est la résonance, la résonance est le ki. C’est un caractère japonais. Nous l’utilisons dans des sens divers. Vous ne pouvez envoyer le ki ou le transmettre. Nous partageons tous le ki, aussi cela n’a-t-il aucun sens de vouloir le « donner » d’une quelconque manière, nous y avons tous accès. Ce n’est pas comme l’énergie, qu’on peut comparer à la lumière du soleil ou aux calories. Les gens utilisent souvent le mot « ki » dans ce sens. Mon impression est que l’énergie est quelque chose de plus matériel que le ki. La culture du ki est paisible et les gens ont confiance les uns dans les autres. C’est ma voie.